La Ligne Principale de Résistance (LPR) et l'organisation en profondeur

Organisation type de la ligne Maginot. Elle ne sera que partiellement respectée. Par exemple, au secteur fortifié de Faulquemont, il n'y a aucun ouvrage d'artillerie.

 

1. La ligne des avant-postes

  • la maison forte GRM

 

Exemple de maison forte, celle de Saint-Avold, récemment revalorisée par la ville. Une maison forte consiste en un casernement pour l'équipage, et un blockhaus de défense.
Cette maison forte défendait la Route Nationale 3, et est située à une dizaine de kilomètres en avant de la LPR du secteur fortifié de Faulquemont.

 

  • les Points d'appui
A la manière des maisons fortes, les points d'appui ont pour but de sonner l'alarme en cas d'attaque et de défendre leur position autant que possible.

 

 

2. La Ligne Principale de Résistance

La Ligne Principale de Résistance est l'ossature de la ligne Maginot. Elle est composée principalement d'ouvrages. Toutefois, pour compléter les intervalles laissés entre ceux-ci, des casemates d'intervalles ont également été construites. Les casemates sont des sortes de petits forts autonomes, et sont généralement en couple, mais, contrairement aux ouvrages, ne sont pas reliées entre elles par galeries. Enfin, pour rendre encore moins franchissable la LPR, des réseaux de barbelés et de rails anti-chars ont été installés.
La LPR est située à environ 10km de la frontière, de manière à éviter des bombardements ou des tirs directs venant de l'autre côté de la frontière.

  • Les rails anti-chars
Rails anti-chars près du petit ouvrage du Kerfent.

 

  • Les réseaux de barbelés
Réseau de barbelés près du petit ouvrage de l'Einseling.

 

  • les casemates d'intervalle

    Comme leur nom l'indique, les casemates d'intervalle avaient pour but d'assurer la continuité de feux de la Ligne Principale de Résistance entre deux ouvrages. Il existe deux types de casemates, les casemates dites en couple (chaque casemate flanque son propre côté) et les casemates double (elles sont munies de deux chambres de tir pour flanquer des deux côtés à la fois). Contrairement aux ouvrages, les casemates ne sont pas reliées entre elles par galerie, et ne sont armées d'aucune tourelle. Leur équipement, bien que restreint, est à peu près le même que les ouvrages (petite usine, petite salle des filtres, etc.).
Exemple d'une casemate d'intervalle, celle de Bambiderstroff Nord. Flanquant vers le petit ouvrage du Bambesch au nord, elle laisse le flanquement sud (vers le PO de l'Einseling) à la casemate sud de Bambiderstroff : ces deux casemates sont donc en couple.

 

  • Les ouvrages

Voir les types et l'organisation des Ouvrages.

  • Les chambres de coupure


Il était indispensable que les ouvrages puissent communiquer avec l'extérieur, ce par le biais de la radio, mais surtout du téléphone. Le réseau téléphonique consiste en des câbles enterrés à environ 2 ou 3 mètres de profondeur, ce qui les rend assez invulnérables aux combats. Les troupes d'intervalles peuvent ainsi, grâce à des chambres de coupure, se brancher sur ce réseau et communiquer des informations aux ouvrages, ou bien encore en isoler un qui serait éventuellement tombé aux mains de l'ennemi.


Exemple d'une chambre de coupure.

 

 

3. La ligne des abris

La ligne des abris, située en retrait par rapport à la LPR, est constituée d'une part d'organes de combats pour renforcer la LPR, comme les blockhaus dits MOM, pour Main d'Oeuvre Militaire, avec toutefois une puissance de feu moindre que celle des ouvrages. D'autre part, la ligne des abris est constituée de casernements de temps de paix, abritant les soldats des ouvrages en temps, de paix, et d'abris d'intervalles bétonnés hébergeant les troupes d'intervalles, c'est à dire celles qui n'occupent pas les ouvrages mais les dessus.

  • Les observatoires d'intervalles

Ces observatoires ont été construits pour par les troupes d'intervalles, notamment pour guider les tirs d'artillerie dite de position.

Exemple d'observatoire d'intervalle, celui de la côte 400, au secteur fortifié de Faulquemont.

 

  • Les abris d'intervalles

Il existe deux types d'abris : les abris cavernes, constitués de deux blocs d'entrée reliée à la caserne bien abritée 30 mètres sous terre, et les abris de surface, constitués d'un seul bloc et de deux niveaux.

 

Exemple d'un Abri-caverne, avec ses deux entrées surmontées chacune d'une cloche GFM.

 

  • Les blockhaus d'intervalles
Exemple d'un blockhaus MOM (pour Main d'Oeuvre Militaire), ici pour une mitrailleuse.
  • Les chars enterrés et accesoires de campagne

De nombreux chars Renault FT17 datant de la Première guerre mondiale ont été réemployés pour renforcer la ligne Maginot, on enterrait la plupart pour ne laisser dépasser que la tourelle. On trouve notamment des chars type Radio, qui servaient de poste d'observation, et des chars plus "classiques" avec leur petite tourelle de mitrailleuses.

Exemple d'un char FT 17 type Radio, employé pour l'observation.

 

 

  • Les tourelles démontables

    Tourelle démontable pour une mitrailleuse Hotchkiss.

 

4. La ligne CEZF

La ligne CEZF est l'ultime obstacle de la ligne Maginot, derrière cette ligne les fortifications permanentes n'existent plus. Cependant sa construction fût commencée très tardivement et elle ne sera pas terminée au lancement des hostilités.

  • Les casemates CEZF

Voir Casemates CEZF de Faulquemont.

Exemple d'une casemate CEZF, avec ses chambres de tir et sa cloche type C.

 

 

  • Les positions d'artilleries

    Elles étaient là pour renforcer en artillerie la LPR, surtout pour les secteurs justement dépourvus d'ouvrages d'artillerie.
© maginotmoselle 2005-2006