Historique :

Au tout début de la journée du 21 juin 1940, le Laudrefang reçoit ses premiers coups d'artillerie venant tant des avants que des arrières, notamment de la cote 400 et de la ferme de Brandstuden. Au bloc 2, le Caporal-chef Jean Gauer décède à la suite d'un coup porté sur l'un des créneaux de la cloche GFM.
Au bloc 3, la situation n'est pas meilleure : "Ma tourelle a fait du tir automatique toute la nuit. Cela rassure les hommes et dissuade l'adversaire de venir rôder dans mes barbelés. [...] J'ai repéré sept pièces (Allemandes) en batterie entre la ferme de Brandstuden et la cote 400. Ils m'ont déjà tordu un canon de mitrailleuse et leurs obus arrachent des morceaux de béton deux fois gros comme une tête !" témoigne le Lieutenant Choné lors d'une conversation téléphonique avec le Lieutenant Vincent, au PC de l'ouvrage. Par ailleurs, la lunette de tir de la tourelle de mitrailleuses est détruite par un coup au but et des copeaux d'acier empêchent la tourelle de s'éclipser entièrement. A la fin de la journée, on compte "94 coups sur la tourelle et les cloches en sept minutes". Pour autant, malgré la mise à mal de la chambre de tir d'infanterie, la chambre de tir des deux mortiers de 81mm est intacte et empêche toute infiltration au niveau de l'ouvrage de Téting.
Le bloc 1 reçoit lui aussi son lot d'obus, la chambre de tir d'infanterie est quasiment détruite et on compte dans la journée du 22 juin un coup de 88mm par minutes. La veille, les deux mortiers de 81mm du bloc ont mis en déroute les Allemands qui attaquaient l'Einseling. Malgré le fait que l'un des deux mortiers ne fonctionne plus au jour du 22 juin, le bloc 1 empêche jusqu'au bout toute reprise des assauts contre l'Einseling.

Sur toute la ligne Maginot, le cessez-le-feu est appliqué le 25 juin à 0H30. Au secteur fortifié de Faulquemont, le Laudrefang, clé de voute du secteur grâce à ses mortiers, ainsi que l'Einseling et le Téting, ne se rendent que le 2 juillet sur ordre du Haut commandement français.


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